Mutations des avant-gardes : Entre art, politique et connaissance
2, 3, 4 et 5 octobre 2011

Magali Uhl

 

Synthétique des fluides. Procédure technoscientifique et acte artistique.

 

Résumé

La performance de Yann Marussich intitulée Bleu Remix (2007) et dans laquelle l’artiste laisse émerger de sa peau des fluides bleus sera l’occasion d’une réflexion sur les liens entre science et art aujourd’hui. En effet, cette performance de par son dispositif scénique (cage de verre), son utilisation des technologies biomédicales (exsudation de fluides colorés) et son médium principal le corps humain, est un exemple emblématique de pratiques qui, relayant les principes de la convergence technologique, se situent au croisement des savoirs. L’œuvre Bleu Remix pose ainsi avec acuité la question des frontières (art/science, humain/posthumain, corps/artefact, nature/artifice) et de leur possible perméabilité à l’ère de la convergence des technosciences ; corrélativement, elle met en scène les effets de ces lignes de partage inédites sur l’individu et le lien social. Autrement dit, à travers ces frontières redéfinies, ces périmètres modifiés, quelles nouvelles normalisations seraient en jeu et pour quelle société ?

 

Bio

Magali Uhl est professeure de sociologie à l’Université du Québec à Montréal. Ses recherches actuelles portent sur les imaginaires de la subjectivité et de la corporéité dans les arts visuels contemporains. Elle a publié en 2011 : Uhl M. (dir.), Cahiers de recherche sociologique, nº  50 : « L’art posthumain. Corps, technosciences et société », Montréal, Athéna éditions ; Uhl M. et Dubois D., « Réécrire le corps », ibid. ; Uhl M., « Synthétique des fluides », Prétentaine, nº 27/28 : « Quel penser ?, Paris.